Lorviqua 100 mg, comprimé pelliculé, boîte de 3 plaquettes thermoformées de 10

Dernière révision : 15/03/2019

Taux de TVA : 0%

Laboratoire exploitant : PFIZER

Source : Base Claude Bernard

Lorviqua est indiqué en monothérapie dans le traitement des patients adultes présentant un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique avec réarrangement du gène anaplastic lymphoma kinase (ALK-positif)

-  non éligible à un essai clinique actuellement en cours en France,

-  ayant progressé après au moins deux lignes de traitement par inhibiteur (s) de tyrosine kinase (ITK) de l'ALK.

 

Hypersensibilité au lorlatinib ou à l'un des excipients mentionnés à la rubrique Composition. Utilisation concomitante d'inducteurs puissants du CYP3A4/5 (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Compte-tenu du profil de tolérance du lorlatinib (voir rubrique Effets indésirables), il n'est pas recommandé de débuter un traitement chez les patients qui présentent :

-         Hypersensibilité au lorlatinib ou à l'un des excipients,

-        toxicité non résolue de grade 3 ou 4 d'un traitement antérieur,

-        Troubles héréditaires d'intolérance au galactose, de déficit en lactase de Lapp ou de malabsorption du glucose/galactose,

-         Troubles du bilan lipidique non corrigé,

-        Antécédent de pneumopathie interstitielle,

-        Hypertension tension artérielle pulmonaire de stade III et IV.

 

 

Les examens suivants devront être réalisés avant le début du traitement et au cours du traitement par lorviqua :

Avant le début du traitement, il est indispensable de réaliser :

·  Une recherche de la translocation ALK effectuée par une plateforme hospitalière de génétique moléculaire des cancers validée par l'Inca,

·  Un bilan biologique sanguin comprenant: numération formule sanguine et taux de plaquettes, clairance de la créatinine, ionogramme avec dosage de la glycémie à jeûn, transaminases et phosphatases alcalines, taux de bilirubine sérique total, triglycéridémie, taux de LDL cholestérol, taux de cholestérol total,

·  Une imagerie pulmonaire,


·  Un électrocardiogramme,

·  Echo-doppler cardiaque,

·  Un test sérologique de grossesse le cas échéant,

·    Un examen ophtalmologique de référence,

 

Il est recommandé de ne débuter le traitement que si :

·         ASAT/ALAT :

o           <3 x LSN en l'absence de métastases hépatiques,

o           <5 x LSN en présence de métastases hépatiques,

·         Bilirubine totale < 1,5 x LSN (sauf en cas d'obstruction biliaire documenté), ou

·         Taux de polynucléaires neutrophiles > 1.5 G/L, ou,

·         Taux de plaquettes > 75 G/L ou,

·         Taux d'hémoglobine > 80 g/L,

·         Clairance de la créatinine > 40 mL/min selon le formule de Cockcroft-Gault,

·         ECG normal (en particulier : absence de troubles du rythme, ou de la conduction).

·         Taux de Cholestérol < à 500mg/dl ou <à 12,92mmol/l,

·         Taux de Triglycérides < à 1 000 mg/dl ou <à 11,4 mmol/l.

 

Pendant le traitement :

·         Un bilan biologique sanguin devra être effectué tous les mois comprenant : numération formule sanguine et taux de plaquettes, clairance de la créatinine, ionogramme, glycémie à jeûn, transaminases, bilirubine sérique, triglycéridémie, taux de LDL cholestérol, taux de cholestérol total,

·         Un test sérologique de grossesse pour les patientes susceptibles de procréer et n'ayant pas subi d'hystérectomie complète,

·         Un électrocardiogramme devra être effectué le cas échéant, si cela est cliniquement indiqué,

·         En cas de survenue d'une dyspnée, d'une toux, ou de nouvelle anomalie radiologique, effectuer une tomodensitométrie haute résolution (TDM-HR) du thorax.

 

 

Certains effets indésirables sont particulièrement à prendre en considération : Hyperlipidémie

L'utilisation du lorlatinib a été associée à des augmentations du cholestérol et des triglycérides sériques (voir rubrique Effets indésirables). Aucun patient n'a dû arrêter définitivement le traitement par Lorviqua à cause d'une hypercholestérolémie ou d'une hypertriglycéridémie dans l'Étude A. Le bilan lipidique doit être évalué avant l'initiation du traitement par lorviqua et contrôlé de manière mensuelle. Un traitement hypolipémiant adéquat devra être initié ou optimisé si besoin. En l'absence d'un contrôle satisfaisant du bilan lipidique, une interruption du traitement, une adaptation posologique ou l'arrêt du traitement peut être nécessaire (voir rubrique Posologie et mode d'administration, tableau 2).

Effets sur le système nerveux central

Des effets indésirables sur le système nerveux central (SNC), qui relèvent de la psychiatrie ou de la neurologie, ont été observés chez des patients recevant lorviqua, incluant

-  des hallucinations,

-  des modifications de l'humeur (dont des idées suicidaires, tentative de suicide),

-  des modifications des fonctions cognitives,


-  des modifications de l'élocution, (voir rubrique Effets indésirables).

Une interruption du traitement, une adaptation posologique ou l'arrêt du traitement peut être nécessaire. Un arrêt définitif du lorviqua est recommandé chez les patients présentant des effets de Grade 4 sur le SNC (voir rubrique Posologie et mode d'administration, tableau 2).

Les patients atteints d'affections psychiatriques graves, aiguës ou chroniques, y compris des idées ou des comportements suicidaires actifs ou récents (au cours de l'année précédente) n'ont pas été inclus dans les essais cliniques menés en France.

 

 

Bloc auriculo-ventriculaire

Les patients qui présentaient des BAV de 2ème ou 3ième degré (non appareillé) ou un allongement de l'intervalle PR>220 msec ont été exclus des essais cliniques avec lorlatinib.

Des effets indésirables à type de prolongation de l'intervalle PR et bloc AV ont été rapportés chez des patients recevant lorviqua. L'électrocardiogramme (ECG) doit être étroitement surveillé et pour les patients qui développent un BAV, une modification de la dose peut être requise (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

En cas des blocs auriculo-ventriculaires du 2ème et du 3ème degré non appareillé se référer au a la rubrique Posologie et mode d'administration (tableau 2).

 

 

Augmentation des enzymes pancréatiques

Des augmentations des taux d'amylase et de lipase ont été décrites chez des patients traités par lorviqua (voir rubrique Effets indésirables). Les taux d'amylase et de lipase devront être surveillés régulièrement pendant le traitement par lorlatinib. En fonction de la sévérité des anomalies biologiques, le traitement par lorlatinib doit être suspendu et la posologie modifiée en conséquence (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

 

 

Effets indésirables pulmonaires

Des cas de pneumopathie interstitielle sévères ou engageants le pronostic vital ont été rapportés avec lorviqua, (voir rubrique Effets indésirables). La plupart des cas se sont améliorés ou résolus avec une interruption temporaire ou une réduction de dose. Les patients doivent faire l'objet d'une surveillance clinique mensuelle pour détecter l'apparition de nouveaux symptômes respiratoires ou une aggravation de ces symptômes (par exemple, dyspnée, toux, fièvre et etc.). Chez un patient présentant une aggravation des symptômes respiratoires, la recherche de pneumopathie doit être effectuée rapidement. En cas de suspicion de pneumopathie, il convient de suspendre le traitement par lorlatinib et d'éliminer les autres étiologies (par exemple, embolie pulmonaire, progression tumorale, pneumonie infectieuse, etc.). La posologie doit être modifiée en conséquence (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

 

 

Interactions médicamenteuses

Dans une étude menée chez des volontaires sains, l'utilisation concomitante de LORVIQUA et de rifampicine, un puissant inducteur du CYP3A4/5, a été associée à des augmentations de l'alanine aminotransférase (ALT) et de l'aspartate aminotransférase (AST) sans augmentation de la bilirubine totale ni de la phosphatase alcaline (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions). Une utilisation concomitante d'un inducteur puissant du CYP3A4/5 est contre-indiquée (voir rubriques Contre-indications et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Éviter l'utilisation concomitante avec des inducteurs modérés du CYP3A4/5, si possible, car ils pourraient réduire les concentrations plasmatiques de lorlatinib (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

L'utilisation concomitante de lorlatinib avec des substrats du CYP3A4/5 à marge thérapeutique étroite, incluant mais ne se limitant pas à l'alfentanil, la ciclosporine, la dihydroergotamine, l'ergotamine, le fentanyl, les contraceptifs hormonaux, le pimozide, la quinidine, le sirolimus et le tacrolimus, devrait être évitée car la concentration de ces produits pourrait être réduite par lorlatinib (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).


Grossesse et fertilité

Durant le traitement par lorlatinib et pour au moins 97 jours après la dose finale, les patients de sexe masculin dont la partenaire est en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace, y compris le préservatif, et les hommes dont la partenaire est enceinte doivent utiliser des préservatifs (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement). La fertilité masculine peut être compromise durant le traitement par lorlatinib (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Les hommes envisageant de concevoir un enfant doivent prévoir de faire congeler leur sperme avant le début du traitement. Il doit être conseillé aux femmes susceptibles de procréer d'éviter de débuter une grossesse pendant le traitement par lorlatinib. Les patientes doivent utiliser une méthode hautement efficace de contraception non hormonale tout au long du traitement par lorlatinib, car le lorlatinib peut rendre inefficaces les contraceptifs hormonaux (voir rubriques Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions et Fertilité, grossesse et allaitement). Si le recours à une méthode de contraception hormonale ne peut être évité, un préservatif doit être utilisé en association avec la méthode hormonale. Une contraception efficace doit être poursuivie pendant au moins 35 jours après l'arrêt du traitement (voir rubrique Fertilité, grossesse et allaitement). On ignore si lorlatinib affecte ou non la fertilité féminine.

 

 

Intolérance au lactose

Ce médicament contient du lactose. Les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.

 

 

Sodium

Le comprimé de 100 mg de lorviqua contient environ 1,00 mg de sodium. Une dose journalière de  100 mg lorviqua contient environ 1,00 mg de sodium. Ce médicament contient moins d'1 mmol (23 mg) de sodium par dose journalière, c'est-à-dire qu'il est essentiellement « sans sodium ».

 

 

Résumé du profil de sécurité d'emploi

Le tableau 3 présente les effets indésirables survenus chez 295 patients adultes traités par lorlatinib 100 mg une fois par jour, atteints de CBNPC avancé ALK-positif, préalablement traités avec un ou plusieurs ITK -ALK, à l'exclusion des patients ayant reçu pour unique traitement un ITK-ALK de première génération (Crizotinib), de l'Étude A.

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient hypercholestérolémie (84,4%), hypertriglycéridémie (67,1%), oedème (54,6%), neuropathie périphérique (47,8%), trouble cognitifs (28,8%), fatigue (28,1%), prise de poids (26,4%) et trouble de l'humeur (22,7%).

Il y a eu des réductions de dose en raison d'effets indésirables chez 23, 4 % patients recevant le lorlatinib. Les effets indésirables les plus fréquents ayant entrainé des réductions de dose étaient les oedèmes et la neuropathie périphérique. Un arrêt définitif du traitement dû à des effets indésirables s'est produit chez 3,1% patient recevant le lorlatinib. Cet effet indésirable en lien avec un arrêt définitif était un trouble de l'humeur.

Liste tabulée des effets indésirables

Les effets indésirables sont présentés dans le Tableau 3 par classe de systèmes d'organes et par catégories de fréquence définie selon les conventions suivantes : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100), rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (< 1/10 000). Dans chaque classe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité.

 

 

Tableau 3. Effets indésirables

 

Classe de systèmes d'organes et effet indésirable

 

Fréquence

 

Tous grades

 

Grades 3-4

Troubles sanguin et lymphatique

Anémie

 

Très fréquent

 

15,9

 

5,1

Troubles du métabolisme et de la nutrition

 

 

 

Hypercholestérolémiea

Très fréquent

84,4

16,6

Hypertriglycéridémieb

Très fréquent

67,1

16,6

Affections psychiatriques

 

 

 

Troubles de l'humeurc

Très fréquent

22,7

1,7

Hallucinationsd

Fréquent

8,1

1,0


Troubles du système nerveux

 

 

 

Troubles cognitifse

Très fréquent

28,8

2,0

Neuropathie périphériquef

Très fréquent

47,8

2,7

Maux de tête

Très fréquent

18,0

0,7

Troubles de l'élocutiong

Fréquent

9,8

0,3

Troubles oculaires

Troubles de la visionh

 

Très fréquent

 

15,3

 

0,3

Troubles gastro-intestinaux

 

 

 

Diarrhée

Très fréquent

22,7

1,0

Nausée

Très fréquent

18,3

0,7

Constipation

Très fréquent

15,9

0

Affections musculo-squelettiques et systémiques

 

 

 

Arthralgies

Très fréquent

24,7

0,7

Myalgiei

Très fréquent

19,3

0

Troubles généraux et anomalies au site d'administration

 

 

 

Œdèmej

Très fréquent

54,6

2,4

Fatiguek

Très fréquent

28,1

0,7

Investigations

 

 

 

Prise de poids

Très fréquent

26,4

5,4

Augmentation de la lipase

Très fréquent

13,9

8,8

Augmentation de l'amylase

Très fréquent

10,2

3,1

Allongement de l'intervalle PR sur électrocardiogramme

 

rare

 

0,7

 

0

Troubles respiratoires, thoraciques et médiastinaux

/pneumopathiel

 

 

Fréquent

 

 

1,4

 

 

1,0

Anomalie de la peau et du tissue sous-cutanée

Rashm

 

 

Très fréquent

 

 

14,2

 

 

0,3

 

Les effets indésirables qui représentent le même concept médical ou la même condition médicale ont été regroupés et rapportés comme un effet indésirable unique dans le tableau ci-dessus. Les termes réellement rapportés dans les études et contribuant à l'effet indésirable correspondant sont indiqués entre parenthèses ci- dessous.

a Hypercholestérolémie (y compris augmentation du cholestérol sanguin, hypercholestérolémie).

b Hypertriglycéridémie (y compris augmentation des triglycérides sanguins, hypertriglycéridémie).

c Troubles de l'humeur (y compris troubles affectifs, labilité affective, agressivité, excitation, anxiété, humeur dépressive, dépression, euphorie, irritabilité, folie, altération de l'humeur, changement d'humeur, changement de la personnalité, stress).

d Hallucinations (incluant hallucination, hallucination auditive, hallucination visuelle)


e Troubles cognitifs (y compris des effets de la classe des troubles du système nerveux : amnésie, troubles cognitifs, démence, troubles de l'attention, troubles de la mémoire, troubles mentaux ; et aussi des effets de la classe des troubles psychiatriques : défaut d'attention/hyperactivité, état confusionnel, délire, troubles de la lecture).

f Neuropathie périphérique (y compris sensation de brûlure, syndrome du canal carpien, dysesthésies, fourmillements, altération de la marche, hypoesthésie, faiblesse musculaire, névralgie, neuropathie périphérique, neurotoxicité, paresthésie, neuropathie sensorielle périphérique, paralysie du nerf péronier, trouble sensoriel).

g Troubles de l'élocution (dysarthrie, lenteur de la parole, trouble de la parole).

h Troubles de la vision (y compris diplopie, photophobie, photopsie, vision floue, acuité visuelle réduite, déficience visuelle, corps flottants vitréens).

i Myalgie (incluant douleur musculosquelettique, myalgie)

i Œdème (y compris oedème généralisé, oedème, oedème périphérique, gonflement périphérique, gonflement).

k Fatigue (y compris asthénie, fatigue).

l Pneumopathie (incluant pneumopathie interstitielle, pneumopathie).

m Rash (incluant dermatite acnéiforme, rash maculopapulaire, éruption prurigineuse, rash).

 

 

Description des effets indésirables sélectionnés

Hypercholestérolémie/hypertriglycéridémie

Des effets indésirables à type d'élévation du cholestérol ou des triglycérides sériques ont été rapportés respectivement chez 84,4 % et 67,1 % des patients. Parmi eux, des effets indésirables faibles ou modéré d'hypercholestérolémie ou d'hypertriglycéridémie se sont produits chez respectivement 67,8% et 50,5% des patients (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).

Effets sur le système nerveux central

Les effets indésirables sur le SNC étaient principalement des troubles cognitifs (22,5 %), des troubles de l'humeur (22,7 %) et des troubles de l'élocution (9,8 %) et étaient généralement légers, temporaires et spontanément réversibles après une interruption du traitement et/ou une réduction de la dose (voir rubriques Posologie et mode d'administration et Mises en garde et précautions d'emploi). Le trouble cognitif le plus fréquent, tous grades confondus, était le trouble de la mémoire (11,5 %) et les effets de grade 3 ou 4 les plus fréquents étaient les troubles de cognitions et la confusion (0,7% chacun). Le trouble de l'humeur le plus fréquent, tous grades confondus, était l'irritabilité (6,1 %), lequel était également l'effet le plus fréquent dans le grade 3 et 4. Le trouble de l'élocution le plus fréquent, tous grades confondus, était la dysarthrie (4,0 %) et l'effet le plus fréquent dans le grade 3 et 4 était la lenteur de parole (0,3%). Le délai médian de survenue de troubles cognitifs, d'humeur et de la parole était respectivement de 92, 44 et 42 jours. La durée médiane pour les troubles cognitifs, d'humeur et de la parole était respectivement de 224, 83 et 106 jours.

Bloc auriculo-ventriculaire

Des effets indésirables à type de prolongation de l'intervalle PR et BAV ont été rapportés chez des patients recevant lorviqua. Un électrocardiogramme (ECG) de référence doit être réalisé avant de débuter le traitement par lorviqua puis être étroitement surveillé au cours du traitement. En cas d'apparition d'un trouble de la conduction de type BAV et selon sa sévérité, le traitement par lorlatinib doit être suspendu et la posologie modifiée en conséquence (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Augmentation des enzymes pancréatiques

Des augmentations des taux d'amylase et de lipase ont été décrites chez des patients traités par lorviqua (voir rubrique Effets indésirables). Les taux d'amylase et de lipase devront être surveillés régulièrement pendant le traitement par lorlatinib. En fonction de la sévérité des anomalies biologiques, le traitement par lorlatinib doit être suspendu et la posologie modifiée en conséquence (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Effets indésirables pulmonaires

Des cas de pneumopathie interstitielle sévères ou engageants le pronostic vital ont été rapportés avec lorviqua, (voir rubrique Effets indésirables). La plupart des cas se sont améliorés ou résolus avec une interruption temporaire ou une réduction de dose. Les patients doivent faire l'objet d'une surveillance clinique mensuelle pour détecter l'apparition de nouveaux symptômes respiratoires ou une aggravation de ces symptômes (par exemple, dyspnée, toux, fièvre et etc.). Chez un patient présentant une aggravation des symptômes respiratoires, la recherche de pneumopathie doit être effectuée rapidement. En cas de suspicion de pneumopathie, il convient de suspendre le traitement par lorlatinib et d'éliminer les autres étiologies (par exemple, embolie pulmonaire, progression tumorale, pneumonie infectieuse, etc.). La posologie doit être modifiée en conséquence (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

 

 

Déclaration des effets indésirables suspectés

La déclaration des effets indésirables suspectés est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté au moyen de la fiche correspondante (voir Annexe D) du protocole d'utilisation thérapeutique.

 

SURVEILLANCE avant le début du traitement, il est indispensable de réaliser :

 - Une recherche de la translocation ALK effectuée par une plateforme hospitalière de génétique moléculaire des cancers validée par l'Inca.

-  Un bilan biologique sanguin comprenant: numération formule sanguine et taux de plaquettes, clairance de la créatinine, ionogramme avec dosage de la glycémie à jeûn, transaminases et phosphatases alcalines, taux de bilirubine sérique total, triglycéridémie, taux de LDL cholestérol, taux de cholestérol total.

- Une imagerie pulmonaire.

- Un électrocardiogramme.

- Echo-doppler cardiaque.

- Un test sérologique de grossesse.

- Un examen ophtalmologique de référence.


SURVEILLANCE pendant le traitement :

 - Un bilan biologique sanguin devra être effectué tous les mois comprenant : numération formule sanguine et taux de plaquettes, clairance de la créatinine, ionogramme, glycémie à jeûn, transaminases, bilirubine sérique, triglycéridémie, taux de LDL cholestérol, taux de cholestérol total.

- Un test sérologique de grossesse pour les patientes susceptibles de procréer et n'ayant pas subi d'hystérectomie complète.

- Un électrocardiogramme devra être effectué le cas échéant, si cela est cliniquement indiqué.

- En cas de survenue d'une dyspnée, d'une toux, ou de nouvelle anomalie radiologique, effectuer une tomodensitométrie haute résolution (TDM-HR) du thorax.  


PREVENIR IMMEDIATEMENT le médecin en cas de :

- Changements du rythme cardiaque (rapide ou lent), étourdissements, évanouissements, vertiges ou essoufflement. Ces symptômes peuvent être des signes de changements dans l'activité électrique (observés sur l'électrocardiogramme) du cœur, ou d'un rythme anormal.


- Problèmes d'élocution, difficultés à parler, y compris une élocution difficile ou lente.


- Nouveaux symptômes ou aggravation des symptômes tels que toux productive ou non avec ou sans crachats, fièvre, douleurs au niveau du thorax, difficultés pour respirer ou essoufflement, car ils peuvent être révélateurs d'un problème pulmonaire.


- Troubles de l'humeur ou de la mémoire, changements d'humeur (y compris dépression, euphorie et sautes d'humeur), irritabilité, agressivité, agitation, anxiété ou changements de personnalité, perte de mémoire ou altération de la mémoire, épisodes de confusion.

- Démangeaisons cutanées, coloration jaune de la peau ou du blanc des yeux, nausées ou vomissements, diminution de l'appétit, douleurs dans le ventre du côté droit, urines foncées ou brunes (couleur du thé), ou saignements ou bleus plus fréquents que la normale, car ils peuvent être révélateurs d'un problème touchant le foie.


- Douleurs abdominales hautes, y compris des douleurs abdominales s'aggravant avec la consommation d'aliments et pouvant irradier dans le dos, ainsi qu'une perte de poids, des nausées ou des vomissements ainsi que de la fièvre car elles peuvent être révélatrices d'un problème au niveau de votre pancréas ou de votre vésicule biliaire.

CONTRACEPTION :
- Les patients de sexe masculin dont la partenaire est en âge de procréer DOIVENT UTILISER une méthode efficace de CONTRACEPTION durant le traitement et pour au moins 97 jours après la dose finale.
- Les hommes envisageant de concevoir un enfant DOIVENT prévoir de faire congeler leur sperme avant le début du traitement.
- Les patientes de sexe féminin DOIVENT UTILISER une méthode hautement efficace de CONTRACEPTION NON HORMONALE tout au long du traitement et pendant au moins 35 jours après la dernière dose.
Les femmes NE DOIVENT PAS ALLAITER au cours du traitement et pendant les 7 jours après la prise de la dernière dose.
EVITER de consommer des pamplemousses ou du jus de pamplemousse pendant le traitement.
PRUDENCE en cas de conduite de véhicules ou d'utilisation de machines (troubles du système nerveux).

Contraception

Femmes susceptibles de procréer

Il doit être conseillé aux femmes susceptibles de procréer d'éviter de débuter une grossesse pendant le traitement par lorlatinib. Les patientes doivent utiliser une méthode hautement efficace de contraception non hormonale pendant toute la durée du traitement par lorlatinib, car le lorlatinib peut rendre inefficaces les contraceptifs hormonaux (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions). Si le recours à une méthode de contraception hormonale ne peut être évité, un préservatif doit être utilisé en association avec la méthode hormonale. Lacontraception efficace sera poursuivie pendant au moins 35 jours après la dernière dose.

Hommes

Pendant le traitement par lorviqua et pendant au moins 97 jours après la dernière dose, les patients de sexe masculin dont la partenaire est en âge de procréer doivent utiliser un moyen efficace de contraception y compris le préservatif. Il est conseillé aux hommes dont la partenaire est enceinte d'utiliser des préservatifs.

Grossesse

Les études chez l'animal ont montré une toxicité embryo-foetale (voir rubrique Données de sécurité précliniques). Il n'existe aucune donnée sur l'utilisation du lorlatinib chez les femmes enceintes. Lorviqua ne doit pas être utilisé pendant la grossesse ou chez les femmes en âge de procréer n'utilisant pas de contraception.


Allaitement

On ne sait pas si lorviqua et ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. En raison du risque d'effets indésirables du lorviqa chez le nourrisson allaité, les femmes ne doivent pas allaiter au cours du traitement et pendant les 7jours après la prise de la dernière dose.

Fertilité

Sur la base des résultats de sécurité d'emploi non cliniques, la fertilité masculine pourrait être affectée par lorviqua (voir rubrique Données de sécurité précliniques). On ne sait pas si lorviqua affecte la fertilité féminine. Les hommes devraient demander conseil sur la préservation efficace de la fertilité avant le traitement.

 

Interactions pharmacocinétiques

Les données in vitro indiquent que le lorlatinib est principalement métabolisé par le CYP3A4 et l'uridine diphosphate-glucuronosyltransférase (UGT) 1A4, avec des contributions mineures du CYP2C8, du CYP2C19, du CYP3A5 et de l'UGT1A3.

Inhibiteurs du CYP3A4/5

Chez des volontaires sains, l'itraconazole, un inhibiteur puissant du CYP3A4/5 administré à une dose quotidienne de 200 mg pendant 5 jours, a augmenté l'aire sous la courbe (ASC) moyenne du lorlatinib de 42 % et la Cmax de 24 % après une dose unique de 100 mg de lorlatinib administrée par voie orale. Une administration concomitante de lorlatinib et d'inhibiteurs puissants du CYP3A4/5 (bocéprévir, cobicistat, itraconazole, kétoconazole, posaconazole, troléandomycine, voriconazole, ritonavir, paritaprévir en association avec du ritonavir et de l'ombitasvir et/ou du dasabuvir, et du ritonavir en association avec de l'elvitégravir, de l'indinavir, du lopinavir, ou du tipranavir) peut augmenter les concentrations plasmatiques du lorlatinib. Les produits à base de pamplemousse peuvent également augmenter les concentrations plasmatiques de lorlatinib. Un autre médicament concomitant plus faiblement inhibiteur du CYP3A4/5 doit être envisagé. Si un inhibiteur puissant du CYP3A4/5 doit être administré de manière concomitante, une réduction de la dose de lorlatinib est recommandée (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

Inducteurs du CYP3A4/5

Chez des volontaires sains, la rifampicine, un inducteur puissant du CYP3A4/5, administré à une dose quotidienne de 600 mg pendant 12 jours, a réduit l'ASC moyenne du lorlatinib de 85 % et la Cmax de 76 % après une dose unique de 100 mg de lorlatinib; des augmentations des tests de la fonction hépatique (AST et ALT) ont également été observées. L'administration concomitante de lorlatinib avec des inducteurs puissants du CYP3A4/5 (par exemple, la rifampicine, la carbamazépine, l'enzalutamide, le mitotane, la phénytoïne et le millepertuis) peut diminuer les concentrations plasmatiques du lorlatinib. L'utilisation d'un inducteur puissant du CYP3A4/5 avec du lorlatinib est contre-indiquée (voir rubriques Contre-indications et Mises en garde et précautions d'emploi). L'utilisation concomitante d'inducteurs modérés du CYP3A4/5 doit être évitée, car ils peuvent également réduire les concentrations plasmatiques du lorlatinib.


Médicaments dont les concentrations plasmatiques peuvent être modifiées par le lorlatinib Substrats du CYP3A4/5

Des études in vitro ont indiqué que le lorlatinib est un inhibiteur temps-dépendant ainsi qu'un inducteur du CYP3A4/5 et active le pregnane-X-receptor (PXR) humain, avec le net effet d'induction in vivo. L'administration concomitante de lorlatinib chez les patients a entrainé en une diminution de l'ASC du midazolam administré seul par voie orale, ce qui suggère que le lorlatinib est un inducteur du CYP3A4/5. L'administration de lorlatinib 150 mg une fois par jour par voie orale pendant 15 jours a diminué l'ASCinf et la Cmax d'une unique dose de 2mg de midazolam (un substrat du CYP3A) de respectivement 61% et 50%; de ce fait, le lorlatinib est un inducteur modéré du CYPA3A. Par conséquent, l'administration concomitante de lorlatinib avec des substrats du CYP3A4/5 ayant une marge thérapeutique étroite, incluant mais sans s'y limiter l'alfentanil, la ciclosporine, la dihydroergotamine, l'ergotamine, le fentanyl, les contraceptifs hormonaux, le pimozide, la quinidine, le sirolimus et le tacrolimus, doit être évitée puisque la concentration de ces médicaments peut être réduite par le lorlatinib (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).

Études in vitro d'autres inhibiteurs et inducteurs de CYP

Le lorlatinib peut inhiber le CYP2C9.

Des études in vitro ont également indiqué que le lorlatinib était un inhibiteur dépendant du temps ainsi qu'un inducteur du CYP3A4/5 et qu'il activait le récepteur du pregnane-X humain (PXR), l'effet net in vivo étant une induction. L'administration concomitante de lorlatinib avec des substrats du CYP3A4/5 ayant une marge thérapeutique étroite (incluant sans s'y limiter, l'alfentanil, la ciclosporine, la dihydroergotamine, l'ergotamine, le fentanyl, le pimozide, la quinidine, le sirolimus et le tacrolimus) doit être évitée puisque la concentration de ces médicaments peut être réduite par le lorlatinib. Des études in vitro ont également indiqué que le lorlatinib était un inducteur du CYP2B6 et qu'il activait le récepteur constitutif des androstanes (CAR) humain. L'administration concomitante de lorlatinib avec des substrats du CYP2B6 (par exemple bupropion, éfavirenz) peut entraîner une réduction des concentrations plasmatiques du substrat du CYP2B6. In vitro, le lorlatinib a un faible potentiel de générer des interactions médicamenteuses par induction du CYP1A2.

Études in vitro de l'inhibition de l'UGT

Des études in vitro ont indiqué que que le lorlatinib peut inhiber l'UGT1A1.

Études in vitro avec des transporteurs du médicament

Des études in vitro ont montré que le lorlatinib peut inhiber la P-glycoprotéine (P-gp, de façon systémique et dans les voies gastro-intestinales), la BCRP (voies gastro-intestinales), l'OATP1B1, l'OATP1B3, l'OCT1, la MATE1 et l'OAT3 à des concentrations cliniquement pertinentes.

 

Le traitement par Lorviqua doit être instauré et supervisé par un médecin expérimenté dans  l'utilisation des médicaments anticancéreux.

Le statut de CBNPC ALK-positif devra être connu avant l'instauration du traitement par lorviqua. La recherche de la translocation ALK doit être effectuée par une plateforme hospitalière de génétique moléculaire du cancer validée par l'Inca pour sélectionner les patients pouvant être traités par lorlatinib.

 

 

Posologie

La dose recommandée de Lorviqua est de 100 mg par voie orale une fois par jour en continu.

Le traitement doit être poursuivi aussi longtemps que le rapport bénéfice risque reste favorable pour le patient.

 

 

Doses prises en retard ou oubliées

En cas d'oubli d'une dose de lorlatinib, le patient doit la prendre dès qu'il s'en aperçoit, sauf si la dose suivante doit être prise dans moins de 4 heures, auquel cas le patient ne doit pas prendre la dose oubliée. Le patient ne doit pas prendre une dose double pour compenser une dose oubliée.

Adaptations posologiques

Une interruption de traitement et/ou une réduction de la posologie peuvent être justifiées en fonction de la tolérance individuelle. Lorsqu'une réduction de la posologie est nécessaire, la dose de lorviqua doit être réduite par paliers de 25 mg par jour (Cf. tableau 1).

Toute réduction de la posologie est définitive, un retour à la dose recommandée de 100mg/j n'est pas possible.


La dose journalière ne doit pas excéder 100 mg ni être inférieure à 50 mg. Le traitement sera définitivement arrêté chez les patients qui ne tolèrent pas la dose de 50 mg par jour (tableau 1 ci-dessous)

 

Les recommandations d'ajustement de la posologie en cas de toxicité sont mentionnées dans le Tableau 1.

 

 

Tableau 1 : Palier de dose de Lorviqua

 

Paliers de doses de Lorviqua

Posologie initiale

100 mg par jour en continu

Palier de dose 1

75 mg par jour en continu

Palier de dose 2

50 mg par jour en continu

 

Les recommandations d'ajustements de la posologie pour les patients qui développent un bloc auriculo-ventriculaire (BAV) sont mentionnées dans le Tableau 2

 

 

Tableau 2. Recommandations d'adaptation de la posologie en cas d'effets indésirables

 

Effet indésirable

Posologie de LORVIQUA

Hypercholestérolémie ou hypertriglycéridémie

 

Hypercholestérolémie légère (cholestérol entre la LSN et 300 mg/dl ou entre la LSN et 7,75 mmol/l)

ou

Hypertriglycéridémie légère (triglycérides entre 150 et 300 mg/dl ou 1,71 et

3,42 mmol/l)

 

 

 

1- Contrôle de l'équilibre lipidique

-   Instaurer un traitement hypolipémianta adaptés chez les patients naïfs de traitement

ou

-   Modifier le traitement en cours chez les patients prétraités.

 

 

2- Poursuite du traitement par lorviqua la même posologie.

Hypercholestérolémie modérée (cholestérol entre 301 et 400 mg/dl ou entre 7,76 et 10,34 mmol/l)

ou

Hypertriglycéridémie modérée (triglycérides entre 301 et 500 mg/dl ou 3,43 et 5,7 mmol/l)

 

 

Hypercholestérolémie sévère (cholestérol entre 401 et 500 mg/dl ou entre 10,35 et

12,92 mmol/l) ou

Hypertriglycéridémie sévère (triglycérides entre 501 et 1 000 mg/dl ou 5,71 et

11,4 mmol/l)

 

1- Contrôle de l'équilibre lipidique

-   Instaurer un traitement hypolipémianta adaptés chez les patients naïfs de traitement,

ou

-   Modifier le traitement en cours chez les patients prétraités,

 

 

2- Poursuite du traitement par lorviqua la même posologie.


 

 

Hypercholestérolémie engageant le pronostic vital (cholestérol supérieur à 500 mg/dl ou supérieur à 12,92 mmol/l)

 

ou

 

Hypertriglycéridémie engageant le pronostic vital (triglycérides supérieurs à 1 000 mg/dl ou supérieurs à 11,4 mmol/l)

 

1- Contrôle de l'équilibre lipidique

-   Instaurer un traitement hypolipémianta adaptés chez les patients naïfs de traitement

ou

-  Modifier le traitement en cours chez les patients prétraités

 

 

2- Poursuite du traitement par lorviqua  la même posologie.

Effets sur le système nerveux centralb,c

 

 

 

Grade 1

1-  Suspendre ou poursuivre le traitement par lorviqua jusqu'à la récupération de l'état initial

Puis

2-  reprendre le traitement par lorviqua à la même dose ou au pallier de dose inférieur (voir tableau 1).

 

Grade 2 : Modérés ou

Grade 3 : Sévères

 

1-  Interrompre le traitement par lorviqua jusqu'à résolution de la toxicité à un Grade ≤ 1

Puis

2-  reprendre le traitement par lorviqua au palier de dose inférieur (voir tableau 1).

Grade 4 :

Engageant le pronostic vital/intervention urgente indiquée

 

 

Arrêt immédiat et définitif du traitement par lorviqua

Augmentation des taux de lipase / d'amylase

 

Grade 3 (> 2,0 × LSN)

ou

Grade 4 (> 5,0 × LSN)

conséquences menaçant le pronostic vital, indication d'intervention urgente

1-  Interrompre le traitement par lorviqua jusqu'à retour à la normale ou à la valeur initiale,

 

puis

 

2-  reprendre le traitement par lorviqua au palier de dose inférieur (voir tableau 1).

Pneumopathie interstitielle

 

 

 

 

Grade 1 ou Grade 2

 

1er épisode

1-      Interrompre le traitement par lorviqua

2-      Bilan étiologique

3-      Surveillance des signes cliniques, radiologique et de la saturation en O2

4-      Traitement à base de corticostéroïdes si présence de signes cliniques

5-      Reprendre le traitement par lorviqua au palier de dose inférieur (voir tableau 1) si récupération de l'état initial et fin du traitement par corticoïdes (s'il s'est avéré nécessaire)

récidive ou

absence d'amélioration malgré un traitement par corticostéroïdes bien conduit

 

 

 

Arrêt immédiat et définitif du traitement par lorviqua


 

Grade 3 -4

conséquences menaçant le pronostic vital, indication d'intervention urgente

 

 

 

Arrêt immédiat et définitif du traitement par lorviqua

Prolongation de l'intervalle PR/ Bloc Auriculo-Ventriculaire (BAV)

 

 

 

 

BAV 1er degré (BAV I) Asymptomatique

1-  Poursuivre le traitement par lorviqua à la même dose,

2-Évaluer les médicaments concomitants pouvant entrainer un allongement de l'intervalle PR,

3-  Contrôler le bilan électrolytique (ionogramme sanguin) et corriger si nécessaire les anomalies constatées.

4-  Surveiller étroitement l'ECG/les symptômes pouvant être liés au BAV.

 

 

 

 

 

 

BAV 1er degré Symptomatique

1-  Interrompre le traitement par lorviqua,

2-  Évaluer les médicaments concomitants pouvant prolonger l'intervalle PR,

3-  Contrôler le bilan électrolytique (ionogramme sanguin) et corriger si nécessaire les anomalies constatées

4-  Surveiller étroitement l'ECG/les symptômes qui pourraient être liés au BAV

Si les symptômes disparaissent, reprendre lorviqua à la même dose ou au pallier de dose inférieur (voir tableau 1).

 

 

 

 

 

 

 

BAV 2eme degré (BAV II) Asymptomatique

1-  Interrompre le traitement par lorviqua.

2-  Évaluer les médicaments concomitants pouvant prolonger l'intervalle PR,

3-  Contrôler le bilan électrolytique (ionogramme sanguin) et corriger si nécessaire les anomalies constatées

4-  Surveiller étroitement l'ECG/les symptômes qui pourraient être liés au BAV.

Si l'ECG suivant ne montre pas de BAV du second degré, reprendre le traitement par lorviqua au palier de dose inférieur (voir tableau 1).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BAV 2eme degré (BAV II) Symptomatique

1-  Interrompre le traitement par lorviqua.

2-  Évaluer les médicaments concomitants pouvant prolonger l'intervalle PR.

3-  Contrôler le bilan électrolytique (ionogramme sanguin) et corriger si nécessaire les anomalies constatées

4-  Surveillance étroite de l'ECG :

Si persistance des signes de BAV II

- avis du cardiologue, la pose d'un pacemaker est à envisager,

Si amélioration clinique et disparition des signes de BAV II ou résolution à un BAV du 1er degré asymptomatique,

reprendre le traitement par lorviqua au palier de dose inférieur (voir tableau 1).

BAV complet ou BAV III

1-  Interrompre le traitement par lorviqua,

2-Évaluer les traitements concomitants pouvant prolonger


 

l'intervalle PR,

3-  Contrôler le bilan électrolytique (ionogramme sanguin) et corriger si nécessaire les anomalies constatées,

4-  Surveillance étroite de l'ECG et avis du cardiologue sur l'indication à la pose d'un pacemaker

5-  Reprise du traitement par lorviqua :

à la posologie initiale chez les patients contrôlés par un pacemaker,

au pallier de dose inférieur (voir tableau 1) chez les patients non appareillés, asymptomatiques et pour lesquels l'intervalle PR ˂ 200msec

Autres effets indésirablesc

Grade 1 ou Grade 2

 

 

Maintenir la dose ou poursuivre au palier de dose inférieur (voir tableau 1).

 

 

Grade ≥ 3

1- Interrompre le traitement par lorviqua jusqu'à résolution à un Grade ≤ 2 ou récupération de l'état initial,

Puis

2-   Reprendre le traitement par lorviqua au pallier de dose inférieur (voir tableau 1).

Abréviations : AV = auriculo-ventriculaire ; ECG = électrocardiogramme

SNC = système nerveux central ; CTCAE = National Cancer Institute Common Terminology Criteria for Adverse Events (critères de terminologie standards pour les évènements indésirables de l'institut national du cancer) ; HMG CoA = 3-hydroxy-3-méthylglutaryl-coenzyme A ; LSN = limite supérieure de la normale.

a Un traitement hypolipémiant peut comprendre : un inhibiteur d'HMG CoA réductase, l'acide nicotinique, les fibrates ou des esters éthyliques d'acide gras omega-3.

b Des exemples d'effets sur le SNC comprennent des troubles de l'élocution, de la mémoire ou des facultés cognitives (voir rubriques Mises en garde et précautions d'emploi et Effets indésirables).

c Les catégories de grades sont basées sur les classifications CTCAE.

 

 

Inhibiteurs puissants du cytochrome P-450 (CYP) 3A4/5

L'utilisation concomitante de Lorlatinib avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4/5 ainsi qu'avec du jus de pamplemousse peut augmenter les concentrations plasmatiques du lorlatinib. L'utilisation d'un autre médicament plus faiblement inhibiteur du CYP3A4/5 doit être envisagée (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions). Si un inhibiteur puissant du CYP3A4/5 doit être coadministré, la dose initiale de lorviqua de 100 mg une fois par jour doit être réduite à une dose de 75 mg une fois par jour. Si l'utilisation concomitante d'un inhibiteur puissant du CYP3A4/5 est interrompue, lorviqua doit être repris à la dose utilisée avant l'initiation de l'inhibiteur puissant du CYP3A4/5 et après une durée d'interruption de 3 à 5 demi-vies de l'inhibiteur puissant du CYP3A4/5.

 

 

 

Populations particulières

Patients âgés (≥ 65ans)

Les données limitées sur la sécurité d'emploi et l'efficacité du lorlatinib chez les patients de 65 ans ou plus ne suggèrent pas qu'un ajustement de dose soit nécessaire chez les patients âgés (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).


Insuffisance rénale

Sur la base de données pharmacocinétiques de population, aucune adaptation de la posologie n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale légère  (clairance  créatinine  [CLcr]  :  60-89 mL/min) ou modérée (CLcr : ≥ 30-59 mL/min). Les informations liées à l'utilisation du lorlatinib chez des patients atteints d'insuffisance rénale sévère (CLcr : < 30 mL/min) sont limitées (n=1). Par conséquent, lorviqua n'est pas recommandé chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Insuffisance hépatique

Aucun ajustement de la posologie n'est nécessaire pour les patients atteints d'insuffisance hépatique légère. Seules des informations limitées sont disponibles pour le lorlatinib chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée ou sévère. Par conséquent, lorviqua n'est pas recommandé chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée à sévère (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques).

Population pédiatrique

La sécurité et l'efficacité du lorviqua chez les enfants âgés de moins de 18 ans n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible.

 

 

Mode d'administration

Lorviqua doit être administré par voie orale, une fois par jour, à la même heure chaque jour, pendant ou en dehors des repas (voir rubrique Propriétés pharmacocinétiques). Le pamplemousse ou le jus de pamplemousse, susceptible d'augmenter les concentrations  plasmatiques  du  lorlatinib,  doit  être  évité  (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions).

Les comprimés doivent être avalés en entier (ils ne doivent pas être mâchés, croqués ou coupés avant d'être avalés). Aucun comprimé ne doit être avalé s'il est cassé, écrasé ou s'il n'est pas intact.

 

Durée de conservation :

2 ans.

 

Précautions particulières de conservation :

Ce médicament ne nécessite pas de précautions particulières de conservation.

 

Sans objet.

 

Le traitement d'un surdosage avec le médicament consiste en des mesures générales de traitement symptomatique. Il n'existe pas d'antidote pour le lorlatinib.

 

Classe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques, inhibiteur de protéine kinase, code ATC : L01XE44.

Mécanisme d'action

Le lorlatinib est une petite molécule inhibitrice, adénosine tri-phosphate (ATP)-compétitive, sélective du récepteur à activité tyrosine kinase d'ALK et des tyrosines kinases de ROS; elle pénètre le cerveau et combat les mécanismes de résistance aux traitements antérieurs par inhibiteurs d'ALK.

In vitro, dans des tests d'enzymes recombinantes et des tests cellulaires, le lorlatinib inhibe de manière puissante les activités catalytiques de la protéine ALK non mutée et d'une large gamme de kinases ALK mutantes cliniquement pertinentes. Les mutations d'ALK analysées comprenaient celles conférant une résistance à l'alectinib, au brigatinib, au céritinib et au crizotinib.

In vivo, le lorlatinib a démontré une activité antitumorale marquée à des concentrations plasmatiques libres infra-nanomolaires chez des souris porteuses de xénogreffes tumorales exprimant des fusions de l'echinoderm microtubule-associated protein-like 4 (EML4) avec le variant ALK 1 (v1), ou des mutations de ALK, L1196M, G1269A, G1202R et I1171T. Deux de ces mutations d'ALK, G1202R et I1171T, sont connues pour résister aux inhibiteurs de ALK de première et deuxième génération. Chez la souris et le rat, le lorlatinib est également capable de pénétrer la barrière hémato-encéphalique et d'atteindre une concentration cérébrale efficace. Chez les souris porteuses d'implants orthotopiques de tumeurs du cerveau EML4-ALK ou EML4-ALKL1196M, le lorlatinib induit une réduction du volume tumoral et un allongement de la survie. L'efficacité antitumorale globale du lorlatinib était dépendante de la dose et fortement corrélée avec l'inhibition de la phosphorylation de ALK.

Effets pharmacodynamiques

Études cliniques

L'utilisation de Lorviqua dans le traitement du CBNPC avancé ALK-positif préalablement traité avec un ou plusieurs ITK de ALK a été étudiée dans l'Étude A, une étude de phase 1/2 multicentrique, à un seul bras de traitement. Un total de 139 patients atteints de CBNPC avancé ALK-positif, préalablement traités avec un ou plusieurs ITK de l'ALK, ont été inclus dans la phase 2 de l'étude. Les patients de la phase 2 de l'étude ont reçu LORVIQUA par voie orale à la dose recommandée de 100 mg une fois par jour, en continu.

Le critère d'efficacité principal dans la phase 2 de l'étude était le taux de réponse objective (TRO), incluant le TRO intracrânien, conformément à un examen centralisé indépendant (ECI) selon les critères d'évaluation de réponse tumorale modifiés (critères RECIST modifiés version 1.1). Les  critères d'évaluation secondaires comprenaient la durée de la réponse (DR), la DR intracrânienne, le temps jusqu'à réponse tumorale (TRT) et la survie sans progression (SSP).

Les données démographiques des 139 patients atteints de CBNPC avancé ALK-positif préalablement traités avec un ou plusieurs ITK de l'ALK, à l'exclusion des patients traités par crizotinib en tant que seul ITK, étaient les suivantes : 56% de femmes, 48% de Blancs, 38% d'Asiatiques, âge médian de 53 ans (intervalle : 29-83 ans) avec 16% des patients ≥ 65 ans. L'indice de performance de l'Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG) à l'inclusion était de 0 ou 1 chez 96% des patients.


Des métastases cérébrales étaient présentes à l'inclusion chez 67% des patients. Parmi les 138 patients, 20% avaient reçu précédemment un seul ITK de ALK, sauf le crizotinib, 47% avaient reçu précédemment deux ITK de ALK et 33% au moins 3 ITK de ALK.

Les principaux résultats d'efficacité pour l'Étude A sont inclus dans les tableaux 4 et 5.

 

 

Tableau 4. Résumé des données d'efficacité de lorviqua en fonction du nombre de ligne de traitement par ITK anti ALK

 

 

 

Paramètres d'efficacité

Nombre de lignes de traitement antérieurs par ITK ALK

1 ligne par ITK ALKa, de seconde génération

 

(N = 27)

> 2

(N = 111)

Taux de réponse objectifb (IC à 95 %) Réponse complète, n

Réponse partielle, n

42,9% (24,5 - 62,8)

1

11

39,6% (30,5 - 49,4)

2

42

Durée de réponse

 

 

Médiane, en mois (IC à 95 %)

5,6 (4,2 - NA)

9,9 (5,6 - 24,4)

Survie sans progression

Médiane, en mois (IC à 95 %)

 

5,5 (2,9-8,2)

 

6,9 (5,4-9,5)

Abréviations : ALK = kinase du lymphome anaplasique ; IC = intervalle de confiance ; ECI = examen centralisé indépendant ; N/n = nombre de patients ; NA = non atteint ; ITK = inhibiteur de la tyrosine kinase.

aAlectinib, brigatinib, ou céritinib

bSelon l'ECI.

 

 

Tableau 5. Résumé des données d'efficacité intracrânienne de lorviqua en fonction du nombre de ligne de traitement par ITK anti ALK*

 

 

 

 

 

Paramètres d'efficacité

Nombre de lignes de traitements antérieurs par

ITK AKL

1 ligne par ITK ALKa, de seconde génération

 

 

(N = 9)

 

> 2

 

(N = 48)

Taux de réponse objectifb (IC à 95 %)

66,7% (29,9 - 92,5)

51,1% (37,2 - 66,7)

Réponse complète, n

2

10

Réponse partielle, n

4

15

Durée de réponse

Médiane, en mois (IC à 95 %)d

 

NA (4,1-NA)

 

12,4 (36,0 - NRA)

Abréviations : ALK = kinase du lymphome anaplasique ; IC = intervalle de confiance ; ECI = examen centralisé indépendant ; N/n = nombre de patients ; NA = non atteint ; ITK = inhibiteur de la tyrosine kinase.

* Chez les patients présentant au moins une métastase cérébrale au départ.

aAlectinib, brigatinib, ou céritinib

bPar l'ECI.

 

Pour les 56 patients avec une réponse objective confirmée par l'ECI, le TRT médian était de 1,4 mois (intervalle : 1,2 à 16,6 mois). Pour les 31 patients avec une réponse intracrânienne tumorale objective confirmée par l'ECI, le TRT intracrânien médian était de 1,4 mois (intervalle : 1,4 à 16,2 mois).


Électrophysiologie cardiaque

Dans l'étude A, 2 patients (0,7%) avaient des valeurs absolues de QTc corrigé selon  Fridericia (QTcF) > 500 msec, et 5 patients (1,8%) avaient un changement de QTcF par rapport à l'inclusion > 60 msec.

De plus, l'effet d'une seule dose orale de lorlatinib (50 mg, 75 mg et 100 mg), avec et sans 200 mg d'itraconazole une fois par jour, a été évalué dans une étude croisée à deux sens chez 16 volontaires sains. Aucune augmentation de l'intervalle QTc moyen n'a été observée aux concentrations  moyennes observées de lorlatinib dans cette étude.

Chez 295 patients ayant reçu le lorlatinib à la dose recommandée de 100 mg une fois par jour ont eu une mesure de leur ECG dans l'étude B7461001, la variation maximale moyenne initiale pour les intervalles PR était 16,4ms (côtés limite supérieure de l'IC bilatérale à 90% était 19,4 ms) (voir rubrique Posologie et mode d'administration, Mises en garde et précautions d'emploi, et Effets indésirables). Parmi eux, 7 patients avaient un PR initial >200ms. Parmi les 284 patients présentant un intervalle PR <200ms, 14% ont eu une augmentation de leur intervalle PR ≥ 200ms après avoir débuté le traitement avec lorlatinib. La prolongation de l'intervalle PR s'est produite d'une manière concentration-dépendante. Un bloc auriculo-ventriculaire s'est produit chez 1,0% des patients.

Pour les patients ayant développé une prolongation de l'intervalle PR, un changement de dose peut être nécessaire (voir rubrique Posologie et mode d'administration).

 

 

Population pédiatrique

L'Agence européenne des médicaments n'exige pas de mener des études portant sur lorviqua dans tous les sous-groupes de la population pédiatrique dans l'indication cancer du poumon (cancers à petites cellules et non à petites cellules) (voir rubrique Posologie et mode d'administration pour les informations concernant l'usage pédiatrique).

 

Absorption

Les concentrations maximales de lorlatinib dans le plasma sont rapidement atteintes avec un Tmax médian de 1,2 heure après une dose unique de 100 mg et de 2,0 heures après l'administration de doses multiples de 100 mg une fois par jour.

Après administration par voie orale de comprimés de lorlatinib, la biodisponibilité absolue moyenne  est de 80,8% (intervalle de confiance [IC] à 90% : 75,7%-86,2%) par rapport à l'administration intraveineuse.

L'administration de lorlatinib avec un repas riche en graisses et en calories a entraîné une exposition supérieure de 5% par rapport aux conditions à jeun. Le lorlatinib peut être administré avec ou sans nourriture.

À 100 mg une fois par jour, la moyenne géométrique de la concentration plasmatique maximale (% de coefficient de variation [CV]) était de 577 (42) ng/mL et l'ASC24 de 5650 (39) ng·h/mL chez des patients atteints de cancer. La moyenne géométrique de la clairance orale (% CV) était de 17,7 (39) L/h.

Distribution

La liaison in vitro du lorlatinib aux protéines plasmatiques humaines est de 66% avec une liaison modérée à l'albumine ou à l'α1-glycoprotéine acide.

Biotransformation

Chez l'homme, le lorlatinib subit une oxydation et une glucuronidation comme principales voies métaboliques. Les données in vitro indiquent que le lorlatinib est principalement métabolisé par le CYP3A4 et l'UGT1A4, avec des contributions mineures du CYP2C8, CYP2C19, CYP3A5 et de l'UGT1A3.

Dans le plasma, un métabolite acide benzoïque du lorlatinib résultant du clivage oxydatif des liaisons amide et éther aromatique du lorlatinib a été identifié comme métabolite majeur, représentant 21% de la radioactivité circulante. Le métabolite de clivage oxydatif est pharmacologiquement inactif.


Élimination

La demi-vie plasmatique du lorlatinib après une dose unique de 100 mg était de 23,6 heures. Après l'administration orale d'une dose radiomarquée de 100 mg de lorlatinib, une moyenne de 47,7% de la radioactivité a été récupérée dans les urines et 40,9% de la radioactivité a été récupérée dans les selles, avec une récupération totale moyenne globale de 88,6%.

Le lorlatinib inchangé était le principal composant du plasma et des selles chez l'homme, représentant respectivement 44% et 9,1% de la radioactivité totale. Moins de 1% du lorlatinib inchangé ont été détectés dans les urines.

Linéarité/non-linéarité

À dose unique, l'exposition systémique au lorlatinib (ASCinf etCmax) a augmenté de façon dose- dépendante sur l'intervalle posologique allant de 10 à 200 mg. À l'état d'équilibre, l'exposition systémique (ASC24 etCmax) a augmenté moins que proportionnellement sur l'intervalle posologique allant de 10 à 200 mg. Peu de résultats sont disponibles au-delà de l'intervalle posologique allant de 10 à 200 mg ; cependant, il n'a pas été observé de variation autre que linéaire après une dose unique pour l'ASCinf et Cmax.

À l'état d'équilibre, l'exposition systémique (ASC24 etCmax) a augmenté moins que proportionnellement sur l'intervalle posologique allant de 10 à 200 mg.

En outre, à l'état d'équilibre, les expositions plasmatiques du lorlatinib sont inférieures à celles attendues sur la base des paramètres pharmacocinétiques à dose unique, suggérant un effet d'auto- induction et dépendant du temps.

Électrophysiologie cardiaque

Dans l'étude A, 2 patients (0,7%) avaient des valeurs absolues de QTc corrigé selon  Fridericia (QTcF) > 500 msec, et 5 patients (1,8%) avaient un changement de QTcF par rapport à l'inclusion > 60 msec.

En outre, l'effet d'une seule dose orale de lorlatinib (50 mg, 75 mg et 100 mg), avec et sans 200 mg d'itraconazole une fois par jour, a été évalué dans une étude en cross-over deux bras chez 16 volontaires sains. Aucune augmentation de l'intervalle QTc moyen n'a été observée aux concentrations moyennes observées de lorlatinib dans cette étude.

Insuffisance hépatique

Comme le lorlatinib est métabolisé dans le foie, l'insuffisance hépatique est susceptible d'augmenter les concentrations plasmatiques du lorlatinib. Les études cliniques qui ont été menées ont exclu les patients avec AST ou ALT > 2,5 × LSN, ou, en cas de tumeur maligne sous-jacente > 5,0 × LSN, ou avec une bilirubine totale > 1,5 × LSN. Des analyses de pharmacocinétique de population ont montré que l'exposition au lorlatinib n'était pas altérée de façon cliniquement significative chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère (n = 50). Aucun ajustement de la posologie n'est recommandé pour les patients atteints d'insuffisance hépatique légère. Le lorlatinib n'a pas été étudié chez les patients atteints d'insuffisance hépatique modérée ou sévère.

Insuffisance rénale

Moins de 1% de la dose administrée est détecté comme du lorlatinib inchangé dans les urines. Les études cliniques ont exclu les patients ayant une créatinine sérique > 1,5 × LSN ou une CLcr <60 mL/min. Les analyses de pharmacocinétique de population ont montré que l'exposition au lorlatinib n'était pas altérée de façon cliniquement significative chez les patients présentant une insuffisance rénale légère (n = 103) ou modérée (n = 41) (CLcr ≤ 30 mL / min). Aucun ajustement de la posologie initiale n'est conseillé pour les patients atteints d'insuffisance rénale légère ou modérée. Les informations liées à l'utilisation du lorlatinib chez les patients atteints d'insuffisance rénale sévère (CLcr : < 30 mL/min) sont limitées (n=1).

Patients âgés (≥ 65 ans)

Parmi les 151 patients de la population de sécurité de l'Étude A, 15,2% des patients étaient âgés de 65 ans ou plus. Parmi les 138 patients de la population d'efficacité de l'Étude A, 15,9% des patients étaient âgés de 65 ans ou plus. Bien que les données soient limitées, aucune différence cliniquement significative de sécurité d'emploi ou d'efficacité n'a été observée entre les patients âgés de 65 ans et plus et les patients plus jeunes.


Sexe, ethnie, poids et phénotype

Les analyses de pharmacocinétique de population chez les patients atteints de CBNPC à un stade avancé et de volontaires sains indiquent qu'il n'y a pas d'effets cliniquement pertinents de l'âge, du sexe, de l'ethnie, du poids corporel et des phénotypes pour le CYP3A5 et le CYP2C19.

 

Lorviqua a une influence modérée sur la capacité de conduire ou d'utiliser des machines. Des précautions sont à prendre lors de la conduite ou de l'utilisation de machines, car les patients pouvant ressentir des troubles du système nerveux (voir rubrique Effets indésirables).

 

Toxicité de doses répétées

Les principales toxicités observées étaient une inflammation de plusieurs tissus (peau et col de l'utérus de rats et poumon, trachée, peau, ganglions lymphatiques et/ou cavité buccale, y compris l'os mandibulaire de chiens ; associés à une augmentation des globules blancs, du fibrinogène et/ou de la globuline et à une diminution de l'albumine)) et des modifications au niveau du pancréas (augmentation de l'amylase et de la lipase), du système hépatobiliaire (augmentation des enzymes hépatiques), du système reproducteur masculin, du système cardio-vasculaire, des reins et des voies gastro-intestinales, des nerfs périphériques et du SNC (potentiel d'altération cognitive fonctionnelle) (à la dose équivalente à l'exposition clinique chez l'humain à la posologie recommandée)). Des modifications de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, du complexe QRS et de l'intervalle PR ont également été observées chez les animaux après un traitement aigu (environ 2,6 fois l'exposition clinique chez l'homme à 100 mg après une seule dose basée sur la Cmax). Toutes les observations faites sur les organes cibles, étaient partiellement à entièrement réversibles, à l'exception de l'hyperplasie des voies biliaires.

Génotoxicité

Le lorlatinib n'était pas mutagène dans le test de mutation réverse sur bactéries (test d'Ames). Le lorlatinib a induit des micronoyaux via un mécanisme aneugénique sur lymphocytes humains in vitro  et dans la moelle osseuse de rats. L'exposition des animaux basée sur l'ASC, au niveau de dose sans effet pour l'aneugénicité, était d'environ 16,5 fois l'exposition clinique humaine à 100 mg.

Cancérogénicité

Aucune étude de cancérogenèse n'a été réalisée avec le lorlatinib.

Toxicité pour la reproduction

Une dégénérescence des tubes séminifères et/ou une atrophie des testicules et des changements épididymaires (inflammation et/ou vacuolisation) ont été observés chez le rat et le chien. Dans la prostate, une atrophie glandulaire minime à légère a été observée chez le chien à une exposition clinique humaine à la posologie recommandée. Les effets sur les organes reproducteurs mâles étaient partiellement à totalement réversibles.

Dans des études de toxicité embryo-foetale conduites chez le rat et le lapin, une augmentation de l'embryolétalité et une diminution du poids corporel foetal et des malformations ont été observées. Les anomalies morphologiques foetales comprenaient : membres tordus, doigts surnuméraires, laparoschisis, malformations des reins, tête en dôme, voûte palatine agrandie et dilatation des ventricules cérébraux. Les doses les plus faibles avec des effets embryo-foetaux chez les animaux correspondaient à 0,6 à 1,1 fois l'exposition clinique humaine à 100 mg, d'après l'AUC.

 

Tout médicament non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.

 

Médicament soumis à prescription hospitalière.
Prescription réservée aux médecins spécialistes en oncologie et aux médecins compétents en cancérologie.

Comprimé pelliculé à libération immédiate, oval, de couleur rose foncé, avec la mention « Pfizer » gravée sur une face et « 100 » et « LLN » sur l'autre face.

 

Plaquettes thermoformées en aluminium avec support en feuille d'aluminium contenant 10 comprimés pelliculés.

30 comprimés pelliculés : boite de 3 plaquettes thermoformées.